Les chevalements de Trélazé
Trélazé possède huit chevalements encore debout, certains sont propriétés de la ville, d’autre d’ALM, d’autres encore privés. Certains sont complets ou presque (chevalement, machinerie, puit) et en assez bon état d’autres sont en très mauvais état. Notre association pense qu’Il est important d’en faire un état des lieux historiques, fonciers, techniques (sommairement) de manière à mettre en place les conditions de leur survie et de leur connaissance.
1 – Les chevalements en France
Dans l’industrie minière, le chevalement est la structure qui sert à descendre et remonter, dans le puit de mine, les mineurs ainsi que le minerai, via une cage d’ascenseur. Le chevalement est composé d’au minimum deux éléments qui sont la structure portante et le faux carré. Qu’il soit en bois, en métal, en maçonnerie ou en béton, le chevalement remplit toujours la même fonction : il supporte les molettes par-dessus lesquelles passent les câbles d’extraction qui, mus par la machinerie, plongent au droit du puits pour retenir la cage. Élément essentiel
d’une exploitation minière souterraine, le chevalement en est le bâtiment de loin le plus visible et le plus haut avec les terrils et, de fait, le plus symbolique.
Les chevalements sont étroitement associés en France à l’extraction du charbon mais aussi de la potasse, du sel et de l’ardoise. Malgré la fermeture de la presque totalité des bassins miniers en France, de nombreux chevalements (148) ont été conservés et même classés monuments historiques, comme symboles historiques de la Révolution industrielle et du développement économique de régions entières.
On recense 124 chevalements encore debout en France. Avec 8 chevalements le bassin de Trélazé est la ville de France qui en a conservé le plus (L’un de ces chevalements est situé sur la ville de Saint Barthelemy).
2 – les 8 chevalements du bassin minier de Trélazé
- CHEVALEMENT N° 7 MONTHIBERT
ERIGE EN 1947 – RENOVE EN 1976
PROFONDEUR : 525 mètres
CARACTERISTIQUES PARTICULARITES : Treuil animé par 2 moteurs électriques de 500 CV
Machine électrique de 1930 qui vient des mines de charbon du Nord
PARTICULARITES : La galerie qui passe sous l’Authion, réalisée en descenderie, va jusqu’à la Daguenière, à 3 kms ; la cage, à deux niveaux, pouvait contenir 50 mineurs et remonter 10 tonnes de schiste à une vitesse de descente de 10 m/seconde
En 1976, 200 mineurs travaillaient dans ce puits
DATE DE FIN D’EXPLOITATION : 2013
- CHEVALEMENT N° 3 MONTHIBERT
CREUSE EN 1901, TERMINE EN 1939
CARACTERISTIQUES : La chaufferie et la machine installées en 1939 sont des chaudières multi tubulaires Babcoch et Wilcox qui datent de 1909 et 1925 : elles sont reliées à 2 machines à vapeur horizontales
La structure métallique a remplacé un chevalement en bois
PARTICULARITES : Communique avec le puits n°7 Monthibert
DATE DE FIN D’EXPLOITATION : 1976
- CHEVALEMENT 8 bis l’Hermitage
ERIGE ET CREUSE EN 1922
PROFONDEUR : 351 mètres
CONSTRUCTEUR : Laboulais : ensemble de 2 machines vapeur monocylindriques horizontales couplées sur l’axe de deux tambours – 400 CV développés
CARACTERISTIQUES : De type « Eiffel »
PARTICULARITES : Utilisé comme poudrière ; A proximité du puits des italiens ; Entouré de 12 puits bouteille. L’un des plus beaux éléments d’architecture industrielle
DATE DE FIN D’EXPLOITATION : 1978
- CHEVALEMENT 6 bis Grand Maison
PUITS CREUSE EN 1936
PROFONDEUR : 253 mètres
CARACTERISTIQUES : Chevalement actuel constitué en partie du chevalement n° 6, disparu aujourd’hui mais qui datait de 1909.
PARTICULARITES : Communiquait avec l’ancien n°- du bourg et le n°3 Monthibert
Le puits et son exploitation étaient la propriété des Ardoisières de l’Anjou
- CHEVALEMENT N° 6 bis l’Hermitage
ENTIEREMENT REEQUIPE EN 1932/1933 – BUSE EN 1983
PROFONDEUR : 500 mètres
CARACTERISTIQUES : Puits creusé sur un bardeau étroit entre 2 carrières à ciel ouvert : l’Hermitage et la Saulaie d’où un décalage de l’axe de la machine d’extraction. Chaudière à trois bouilleurs, d’abord au charbon puis équipée d’injecteurs pour mazout en 1950.
PARTICULARITES : Sert de secours et d’aérage au puits 7 Monthibert
- CHEVALEMENT CHAMP ROBERT
ERIGE EN 1930 PUITS CREUSE EN 1900
PROFONDEUR : 259 mètres
CARACTERISTIQUES : Chevalement métallique auparavant construit en bois
PARTICULARITES : Communique avec son voisin, le puits 25 Fresnaies par des galeries
DATE DE FIN D’EXPLOITATION : 1950
CHEVALEMENT 25 – LES FRESNAIES
ERIGE EN 1950 PUITS CREUSE ET EQUIPE EN 1942/1943
PROFONDEUR : 378 mètres
CONSTRUCTEUR : Laboulais (machine à vapeur)
CARACTERISTIQUES : Chevalement plus carré et moins élancé que les autres
Electrifié en 1962 (Venot et Cie)
PARTICULARITES : Des galeries réunissent le puits 26 et Champ Robert
Puits bouchonné : Inondé à cause de la descenderie
- CHEVALEMENT 26 – LES FRESNAIES
PUITS CREUSE EN 1950
SITUE SUR SAINT BARTHELEMY D’ANJOU
CARACTERISTIQUES : Structure métallique carrée
PARTICULARITES : Le diamètre réduit du puits ne permettait pas de remonter les blocs de schiste, acheminés par une galerie d’un kilomètre jusqu’au puits 25 Les Fresnaies. Le bas du puits était équipé d’une salle de sciage.
3 – Comment mettre en valeur et protéger ce patrimoine exceptionnel ?
Réalisation de huit plaques émaillées qui sont posées à proximité de ces huit chevalements. Ces plaques ont été posées à proximité des chevalements existants, elles comprendraient un court texte et une ou deux photos historiques. Projet lauréat du budget participatif 2021 de la ville de Trélazé
Photos
Notre objectif est de réaliser à terme un parcours de découverte de ces huit chevalements
Cette vidéo a été réalisé par drone en 2023 par notre association.
Colloque sur le patrimoine ardoisier
Notre association a décidé d’organiser un colloque le 21 octobre 2023 sur le thème « l’ardoise et l’allumette » réunissant experts, élus, associatifs afin de sensibiliser à la sauvegarde du patrimoine naturel et industriel de Trélazé.
Affiche du colloque